Jean-Baptiste Ernest Salel de Chastanet
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Publié le 27 septembre 2019 - Mis à jour le 27 septembre 2019
Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, il était propriétaire d’une maison de plaisance à Saint-Brice et a été conseiller municipal de 1852 à 1875.
On retrouve la famille Salel aux environs de 1660 dans l’ancienne province du Vivarais, aujourd’hui l’Ardèche, à Saint-Mélany, petit village des Cévennes ardéchoises. Presque tous les villageois sont cultivateurs. La vie y est très dure, le climat ingrat, les paysans écrasés d’impôts, c’est la misère et la disette. Il faut partir chercher du travail ailleurs.
En 1710, Louis Salel, ancêtre de Jean-Baptiste Ernest, l’un des nombreux enfants du couple Jean Salel - Marie Gevaudan, trouve un emploi à Chastanet et y fonde une famille. Deux générations plus tard, en 1771, nait Jean Joseph Salel.
Il s’engage dans l’armée
L’époque révolutionnaire lui permettra d’avoir un destin exceptionnel et fera de lui une figure importante au sein de la famille Salel. Sachant lire et écrire, il quitte son emploi de sellier pour s’engager dans les armées de la République. Il sert dans l’armée des Alpes, dans celle des Pyrénées, en Italie et monte très rapidement en grade. Après quelques difficultés qui l’éloignent de l’armée un certain temps, il reprend du service en 1806, sert en Pologne, en Espagne, au Portugal. À son retour en France en 1812, il est nommé colonel d’état-major.
Le chevalier Salel
L’Empire l’avait fait chevalier de la Légion d’Honneur, les Bourbon l’avaient décoré de la Croix de Saint-Louis. Il devient donc tout naturellement le chevalier Salel. Pourquoi ne pas y ajouter une particule ? Monsieur le chevalier Salel De Chastanet acquiert ainsi toutes les apparences de la noblesse.
En 1814, il épouse Lucie Bourdon. Le couple donnera naissance, le 5 juillet 1816, à Jean-Baptiste Ernest, dont la vie apparait bien plus calme que celle de son père.
Il devient avocat puis conseiller référendaire
Après de bonnes études de droit, il exerce la profession d’avocat, puis s’oriente vers la magistrature, et en 1842, à 26 ans, il est nommé conseiller référendaire à la Cour des Comptes. La même année, le jeune homme épouse Célestine Foudras, fille de Jean Foudras. Premier Empire, que les biographies de Joseph Fouché de Jean Tulard et Stefan Zweig mirent en lumière. Le couple loge dans un hôtel particulier, 74 rue de Provence à Paris.
Saint-Brice, le Neuilly du Nord
Mais il est d’usage, à l’époque, que les grands bourgeois aient « une campagne » aux environs de Paris. Saint-Brice est prisé, surnommé « le Neuilly du Nord ». Le village comptait 13 grandes maisons bourgeoises. Jean-Baptiste Ernest Salel De Chastanet se met en quête d’un lieu qui sied au standing de sa famille pour y recevoir ses parents et amis.
À l’origine du parc Marie-Dominique Pfarr
En 1847, il acquiert au 89 rue de Paris à Saint-Brice une parcelle sur laquelle a été construite, au début des années 1820, une belle maison bourgeoise de type Mansart - actuelle Maison Notre-Dame. Dès lors, il n’aura de cesse d’agrandir sa propriété par des achats de terrains autour de sa maison en 1853 et 1856.
En 1858, il sera propriétaire de 14 parcelles qui formeront ce parc d’environ 10 000 m² dit plus tard « parc Saint-Joseph », si lié à notre histoire locale. Il le fera aménager en jardins d’agrément, avec bâtiments annexes, dont une petite maison au bord de la route qu’il mettra à la disposition du village pendant quatre ans pour servir d’école des filles. Une partie de son parc (situé derrière l’église) constitue l’actuel parc Marie-Dominique Pfarr.
Il devient conseiller municipal en 1852
En 1852, Jean-Baptiste Ernest Salel De Chastanet, qui émarge comme faisant partie des plus forts contribuables de la commune, devient membre du conseil municipal et le restera jusqu’à sa mort en 1875. Il n’a que 59 ans. Il avait fait de sa demeure de Saint-Brice sa « maison de campagne » durant 28 ans.
La propriété vendue à...
Sa propriété a été vendue ensuite à Monsieur Camus, Directeur de la Compagnie du Gaz à Paris, qui fut maire de Saint-Brice de 1888 à 1892. En 1917, Madame Veuve Camus légua la propriété aux Filles de la Charité, religieuses soignantes à la Maison de Convalescence de l’hôpital Saint-Joseph.
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