Edith Wharton

Publié le 18 octobre 2018 - Mis à jour le 20 septembre 2019

Edith Wharton a été nouvelliste, romancière, journaliste, architecte de jardins, grande voyageuse, philanthrope. Elle a vécu à Saint-Brice-sous-Forêt de 1918 jusqu’à sa mort en 1937.

Rue Edith Wharton : pavillon Colombe

rue Edith Wharton
95350 Saint-Brice-sous-Forêt

Edith Wharton a dépeint dans une œuvre importante une Amérique aristocratique new-yorkaise « élégante et cruelle », enrichie par la rapide augmentation des biens immobiliers, qui menait une vie ordonnée « de loisirs et d’aimable hospitalité », qui multipliait les voyages en Europe mais ne fréquentait que des compatriotes choisis, « qui avait des bibliothèques pour le décor » et qui avait « un culte presque païen pour la beauté physique des hommes comme des femmes ».

Dans ce milieu privilégié mais impitoyable, bien que mariée très tôt à un ami de la famille, Edith Wharton s’est sentie selon ses termes « une petite apatride ». Elle ne jouissait pas d’une grande beauté, la grande qualité exigée. Elle ne pouvait être seulement une femme qui, « vêtue d’une robe de brocart ou de satin rayé, fortement corsetée », ferait sa promenade quotidienne en voiture à Newport (Rhodes Island) le long de « Bellevue Avenue ». On lui reprochait « d’être trop mondaine pour être intelligente ou d’être trop intelligente pour être mondaine ». Sa vraie patrie fut la « Terre des Lettres ».

Elle a eu très tôt la passion des mots, de leurs sonorités. Ils lui « chantaient à l’oreille comme les oiseaux d’une forêt magique ».

Passionnée d’architecture, notamment celle des jardins

Elle s’est fait connaître par un ouvrage d’architecture écrit en collaboration avec l’architecte Ogden Codman. L’architecture restera une de ses passions, durant toute sa vie, surtout l’architecture des jardins. Devenue spécialiste des jardins italiens de la Renaissance, elle a créé elle-même ses grands jardins dans ses diverses propriétés : Lenox (USA), Pavillon Colombe (Saint-Brice) et Château Sainte-Claire (Hyères).

Une grande voyageuse

Dès l’âge de quatre ans, Edith Wharton découvrait l’Europe de l’Ouest avec ses parents, surtout l’Italie dont elle connaîtra si bien les villas. Plus tard, dès 1906, elle s’installera en France, à Paris et traversera l’Atlantique chaque année devenant, selon l’expression de son ami Henri James « une femme pendule ». Allemagne, Algérie, Espagne, Angleterre, Maroc, et régulièrement l’Italie, surtout Rome, qui servit de décor à des nouvelles. Voyages en bateau, en diligence, en chemin de fer et bien sûr en automobile.

Ses qualités de journaliste, don d’observation, acuité du regard, indépendance de la pensée et de la plume s’expriment dans ses reportages sur la ligne de Front où elle se rendit sept fois entre 1914 et 1916 (Fighting France, from Dunkerque to Belfort) dans son ouvrage consacré au Maroc (Été) où le Résident général l’avait invitée en 1917, ou dans la présentation des mœurs françaises destinée aux Américains, avant leur entrée en guerre (Les Mœurs françaises et comment les comprendre).

Une femme engagée durant la guerre

Pendant la guerre de 1914-1918, elle participa à de nombreuses activités pour aider les réfugiés belges et flamands. De nombreuses visites au front montreront son engagement dans le conflit. Elle a soutenu l’action du Foyer franco-belge, créa des ateliers pour les chômeurs. Elle a multiplié les efforts pour rassembler des fonds d’aide américains, pour obtenir aussi l’engagement des États-Unis dans le conflit. C’est en recherchant d’ailleurs une propriété pour créer dans le nord de Paris un sanatorium militaire qu’elle a découvert la villa de Saint-Brice qui était à vendre en 1918.

Saint-Brice l’été, Hyères l’hiver

Entre 1918 et 1937, l’écrivain(e) partagea sa vie entre Saint-Brice-sous-Forêt durant la saison d’été et Hyères pour la saison d’hiver, se consacrant à ses diverses activités : l’écriture, le jardinage, les relations d’amitié, la vie intellectuelle et mondaine.

C’est dans ce Pavillon Colombe de Saint-Brice où elle reçut des amis comme André Gide, Scott Fitzgerald, Anna de Noailles, Paul et Minnie Bourget, George Duhamel, qu’elle écrivit en 1920 Le temps de l’innocence ou en 1923 Un fils sur le front.

Une œuvre littéraire reconnue mondialement

L’auteur connaît en France de nos jours un grand succès. Ses livres sont traduits et publiés régulièrement. Son roman Le Temps de l’Innocence a été adapté au cinéma par Martin Scorsese, avec Daniel Day-Lewis, Michelle Pfeiffer.

Edith Wharton est enterrée à Versailles. Ce grand écrivain américain est resté en terre française, sa patrie d’élection.

En 1985, une plaque, en souvenir de son long séjour saint-bricien de dix-neuf ans, a été installée sur la devanture du Pavillon Colombe.

En 1987, pour le cinquantenaire de sa mort, un colloque Edith Wharton a été organisé à Saint-Brice-sous-Forêt par l’association Les Amis du Vieux Saint-Brice.

Texte rédigé avec l’appui de l’association Les Amis du vieux Saint-Brice

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illustration 3 © Les Amis du Vieux Saint-Brice - Edith Wharton
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