Juliette Récamier

Publié le 18 octobre 2018 - Mis à jour le 25 septembre 2019
Femme d’influence qui, au début du XIXe siècle, brilla autant par sa beauté que par son esprit. Elle a séjourné à Saint-Brice durant l’été 1803.
Son père, notaire, est venu à Paris remplir les fonctions de Receveur des finances, puis d’administrateur des Postes. Jeanne Françoise Julie Adelaïde Bernard (connue plus tard sous le nom de Juliette Récamier) épousa, en 1793, l’un des fondateurs de la Caisse d’escompte, Jacques-Rose Récamier. Il fonde en 1796 la Caisse de comptes courants. Puis, il devient régent de la Banque de France de 1800 à 1806. Il aurait été l’amant de sa mère Marie-Julie Matton. Le mariage blanc a été réalisé civilement, en cette période troublée, pour faciliter la transmission de la fortune acquise.
Une vie mondaine
En 1796, Jacques-Rose Récamier loue tout meublé le château de Clichy-la Garenne et la jeune Juliette, accompagnée de sa mère, fait son entrée dans les fêtes officielles ou mondaines. En 1798, le banquier acquiert dans le nouveau quartier à la mode de la Chaussée d’Antin, au 7 rue du Mont- Blanc, les hôtels particuliers du financier Jacques Necker dont la décoration intérieure est confiée aux architectes néo-classiques Percier et Fontaine. C’est la période la plus mondaine et la plus fastueuse de la vie de Juliette Récamier.
Selon Charles Lefeuve, l’auteur de l’ouvrage Les anciennes maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison (Leipzig & Bruxelles, Reinwald / A. Twietmeyer, 1875) : Madame Récamier donne « des bals dont le luxe est inouï : les éventails et les bouquets des danseuses y sont renouvelés autant de fois que la chaleur de la danse en a altéré la fraîcheur, et de plus, une provision de chaussures, prévoyance inconnue des fées, empêche qu’aucune invitée passe d’une gavotte à une sauteuse avec un soulier qui s’affaisse ou qu’elle quitte le bal en Cendrillon ». La « Belle des Belles » est l’objet d’une cour assidue de nombreux admirateurs, « C’est une allumeuse, dit-on, mais qui ne consent jamais à se laisser allumer ».
Un bref séjour à Saint-Brice
Durant l’été 1803, elle a séjourné au château de Saint-Brice en raison des travaux réalisés dans son château de Clichy-la-Garenne. Une rue porte son nom à Saint-Brice.
Après un voyage en Angleterre, en Hollande et un passage par Spa, en Belgique, Juliette Récamier reçoit des opposants au Premier Consul : Montmorency, Moreau, Noailles, la Fayette… L’amitié qu’elle continue d’entretenir avec Madame de Staël, nettement opposée au régime, et qu’elle a hébergée un certain temps dans sa maison de campagne de Saint-Brice, lui vaudra, en 1803, la fermeture de ses « célèbres Lundis ».
En octobre 1806, la banque « Jacques Récamier et Cie » fait faillite. L’hôtel de la rue du Mont-Blanc est loué, puis vendu en 1808. Les Récamier gardent quelques pièces dans leur hôtel annexe de la rue Basse-du-Rempart, l’actuel boulevard des Capucines, et Juliette rassemble toujours autour d’elle les habitués de son salon. En 1810, elle sera frappée à son tour d’une mesure d’exil à 40 lieues de Paris, et se rendra à Chalons sur Marne, puis à Lyon. Sa vie parisienne reprendra à la Restauration.
Elle gardera encore cette même influence à la fois politique et littéraire quand elle demeurera, rive gauche, après la deuxième faillite de son mari en 1818, au Couvent de l’Abbaye au Bois, actuelle rue de Sèvres, où elle recevra régulièrement François-René de Chateaubriand qui vivait avec son épouse Céleste, juste à côté, au 120, rue du Bac.
Texte rédigé avec l’appui de l’association Les Amis du vieux Saint-Brice
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